Annonce de Muriel PÉNICAUD : le plan de relance de l’apprentissage

Le plan de relance de l’apprentissage comporte quatre mesures :

 

1- Une aide à l’embauche d’apprentis exceptionnelle pour 2020 qui ira du 01/07/2020 au 28/02/2021, d’un montant de :

  • 5 000 euros pour les mineurs,
  • 8 000 euros pour les majeurs.

« Cette aide sera valable pour toutes les embauches, du CAP à la licence professionnelle (les masters ne sont pas concernés). Elle est sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés et sous conditions pour les plus de 250 salariés (environ 7.000 entreprises en France), la condition étant qu’elles atteignent leur obligation d’emploi de 5 % d’alternants dans leur effectif en 2021. Si elles n’atteignent pas ce taux, elles devront rembourser l’aide », précise l’entourage de la ministre du Travail.

Grâce à cette aide, « un apprenti ne représentera aucun coût pour l’entreprise jusqu’à 20 ans ». Au-delà, à partir de 21 ans, les entreprises auront un reste à charge évalué à « 175 euros par mois pour 151 heures de travail ».

Pour le versement de cette aide, le ministère va s’aligner sur ce qui est fait pour l’aide unique actuelle. L’aide exceptionnelle va d’ailleurs « se substituer à l’aide unique » et elle sera déclenchée au moment du dépôt du contrat à l’Opco.

« À ce stade cette aide est ciblée sur le contrat d’apprentissage car les recrutements se font dès maintenant. La question de son élargissement au contrat de professionnalisation sera examinée lors de la concertation sur l’emploi des jeunes dont les conclusions seront annoncées au cours de la première quinzaine de juillet 2020. »

L’objectif est de maintenir l’apprentissage au niveau historique que nous avons atteint en 2019 : +16 % de croissance de l’apprentissage.

 

2- Les apprentis auront six mois (au lieu de trois actuellement) pour trouver un contrat. Le jeune entrera en CFA en septembre 2020 et il pourra y rester jusqu’au 28/02/2021 sans entreprise. « Nous financerons les CFA pour cette période de formation. Mais ce financement s’arrêtera fin février 2021, ce qui doit inciter le CFA à aider le jeune dans sa recherche d’un employeur. » Le paiement du CFA se fera « à l’entrée du jeune en formation ». Si le jeune ne reste que six mois, le CFA percevra 50 % du coût contrat annuel.

 

3-Une mesure de mobilisation territoriale avec pour objectif que chaque jeune (de tout niveau) qui a fait le choix de l’apprentissage sur Affelnet ou Parcoursup puisse se voir proposer au moins une place en entreprise. Pour la mise en oeuvre de cette mesure sont associés : l’État (Directe et Rectorat), les Régions, Pôle emploi, les branches professionnelles. « C’est un défi de mobilisation territorial très fort. »

 

4-« Dans l’aide au premier équipement de 500 euros, mise en place dans la loi du 05/09/2018, nous allons permettre que soit financé l’achat d’un ordinateur portable et de matériels informatiques, de façon à ce que tous les apprentis de France puissent disposer d’un ordinateur. » 

Cette mesure d’attractivité de l’apprentissage tire les leçons du confinement qui a mis en évidence des niveaux d’équipement informatique différent d’un jeune à l’autre. « Neuf jeunes sur dix ont pu continuer leur formation à distance, mais certains ont rencontré des difficultés, soit parce qu’ils n’avaient pas d’ordinateur, soit parce que leur CFA n’avait pas un parc d’ordinateurs portables suffisant ou n’avait pas fait le travail de digitalisation de ses formations. »

L’aide et le financement des CFA qui pourront garder six mois un apprenti sans employeur seront prévus dans le PLFR 3 qui sera « présenté le 10/06/2020 en Conseil des  ministres ».

« Le plan de relance de l’apprentissage est la mesure la plus importante présentée aujourd’hui », indique l’entourage de la ministre.